Luttons contre les idées reçues. Il est moins onéreux de se déplacer en voiture actuellement qu’en 1970-1980.

Le prix de l’essence n’arrête pas d’augmenter ? Faux

Voici un extrait du journal Le monde - Économie qui remet les pendules à l’heure.

Du marché à la pompe

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En outre, la question ne se pose pas dans ces termes pour l’automobiliste, qui serait bien en peine d’acheter son baril sur les marchés, de le raffiner et de le stocker. Il acquiert le produit en fin de chaîne, et à la pompe souvent le prix carburant varie, en raison des taxes essentiellement.

Et, là, il est vrai que les prix augmentent. D’environ 1 euro dans les années 1970 pour le gazole (rouge) à plus de 1,40 euro aujourd’hui. Et d’une soixantaine de centimes pour l’essence (bleue) à plus de 1,20 euro.

Mais si l’on regarde les prix des carburants en France depuis 1970 (moyenne en jaune), on constate qu’ils sont toutefois plus “plats” une fois ajustés de l’inflation (ils sont donnés ici en euros constants 2005).

Les prix augmentent mais, ajustés de l’inflation, ils sont plus “plats” qu’un relevé année après année à la pompe pourrait faire paraître.

Par ailleurs, pour comparer ce qui est comparable, il faut ajouter une variable : quelle part de ses revenus consacre l’automobiliste à l’essence ? Ceux-ci n’étant pas égaux, on choisit de prendre le revenu minimum comme repère : le graphique suivant montre le nombre de minutes payées au smic (net) que doit travailler l’automobiliste pour faire 100 kilomètres.

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En 2012, un travailleur rémunéré au SMIC doit travailler en moyenne 100 minutes pour acheter l’essence nécessaire pour parcourir 100 kilomètres avec un véhicule essence (courbe bleue) et 78 minutes pour acheter le gazole nécessaire avec un véhicule diesel (courbe rouge). La courbe jaune représente la moyenne.

Même s’il remonte légèrement dans les dernières années en raison d’une hausse des taxes, le coût des carburants aux 100 kilomètres se situe largement en dessous des points hauts atteints dans la première moitié des années 1980.

Plus de kilomètres au SMIC

Reste enfin un dernier paramètre indispensable pour estimer le “vrai” prix de l’essence : les avancées technologiques. L’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules s’est traduite par une baisse de la consommation, les ménages consommant de moins en moins d’essence pour parcourir la même distance.

Selon les chiffres de l’Inspection générale des finances, le service rendu par le carburant (moyenne du diesel et du gazole) pour 100 kilomètres coûte un peu plus de 11 euros (ajustés de l’inflation toujours) dans les années 1980. Il bénéficie ensuite de la « diésélisation » du parc automobile et tombe autour de 7 euros avant d’augmenter un peu cabotant autour de 8 euros à partir des années 2000.